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Hors serie - Etats-Unis : Le retour
 Deux billets d'avion pour Paris, un horaire le dimanche 29 février à l'aéroport de Mirabel, Montréal, et c'est fini. A 06h45, nous sommes arrivés à Roissy Charles de Gaulle réalisant parfaitement notre retour à une vie plus conformiste. Il est vrai que nous nous étions très bien préparés, depuis plusieurs mois, nous parlions peu ou prou de notre arrivée, essayions d'anticiper nos réactions, celle des autres. De plus, l'obligation de loger dans les hôtels nous a beaucoup aidé à retrouver un rythme de vie plus proche de celui des français, en général. Nous retrouvions également le plaisir d'avoir un lit, des draps, une salle de bain, une table pour manger, confort que nous n'aimions parfois plus car il représentait trop le conformisme qui nous ennuie de temps à autres. Ensuite, lorsque nous sommes arrivés à Montréal, les parents de nos cousins nous ont logé une semaine nous accoutumant ainsi à une vie sédentaire, nous mangions français, regardions la télé après le repas, bref la vraie vie. Par conséquent, il fut très facile de s'immerger dans la vie de nos parents, trop peut-être, oubliant même par moment ce que nous avions fait, les images partent, reviennent difficilement.
 Neuf mois ne suffisent pas à faire disparaître ou lénifier nos habitudes, celles-ci sont trop fortes. L'impression d'être partis seulement quinze jours nous habitent, il faut se forcer à se rappeler ce qui s'est passé pour que les images apparaissent, faut-il partir plusieurs années pour effacer les mécanismes ? Parfois, nous regrettons nos malheureux sandwichs, nos nouilles à l'eau, nos tranches de pain de mie achetées dans les rayons aux plus bas prix, car lorsque nous nous achetions de la viande, un yaourt, un coca, un pain au chocolat ou du bon pain, nous nous délections, nous apprécions chaque bouchée, car nous savions que ce serait rare de manger ainsi, ici nous mangeons un bon plat sans l'apprécier réellement, l'habitude tue les sensations, les plaisirs. Enfin, nous ne regrettons absolument pas ce que nous avons fait, nous avons beaucoup appris, sur nous-même, sur les autres, à présent nous appréhendons la France et les Français différemment, nous mesurons notre chance d'être de cette patrie, nous allons certainement apprécier chaque moment sans se presser. Tout rentre dans l'ordre si facilement, il sera toujours trop tôt de retrouver une vie totalement normale, maison et travail en priorité. Merci à vous tous d'avoir été à nos côtés durant ces neuf mois, ils ont été exceptionnels pour nous, peut-être repartirons-nous explorer un autre continent, ce n'est bien évidemment pas le sujet du moment, mais à ce moment là, nous espérons tous vous retrouver pour une autre aventure.
Article datant du 2004-03-01
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